Projet ponctuel
2009 - Cajamarca, Pérou2009
Cajamarca, Pérou
Résultats
- 1800 patients examinés
- 35 chirurgies oculaires
- 100 consultations en médecine générale
Partenaires
- Vision sin Fronteras
- Direction régionale de la Santé du Département de Cajamarca
Article de la mission
Par Marilanie Jean, Bénévole IRIS Mundial
Le 4 mai 2009 – voilà une journée que je n’oublierai jamais. Ce jour-là, je m’assieds dans l’avion en saluant du revers de la main tout le confort que j’avais connu jusqu’alors. J’étais là, bien assise dans le confort de mon siège, remplie de craintes et de doutes, sans savoir que les deux prochaines semaines allaient changer ma vie à tout jamais – se démarqueront parmi les plus belles de ma jeune vie.
Au cours de ces deux semaines, j’expérimentai toute une gamme d’émotions: la joie, l’émerveillement, la tristesse, le respect, l’admiration, et l’amour. J’étais entourée des seules personnes qui pouvaient vraiment comprendre ce que je ressentais : les membres de notre groupe de généreux bénévoles IRIS Mundial.
Pendant qu’on m’expliquait la riche histoire de la très jolie ville de Cajamarca au Pérou, de même que l’amour et l’entraide qui existent entre les citoyens de cette ville, je compris les défis auxquels ces gens devaient faire face tous
les jours. IRIS Mundial m’a donné l’opportunité de contribuer à améliorer la santé de ces gens, tout en me permettant de m’imprégner de la culture péruvienne.
Je vis de très près l’impact de la pauvreté et je ne pouvais pas être suffisamment préparée à l’influence que cette expérience aurait sur ma vie future. Malgré que je puisse me douter de toutes les difficultés que certains individus vivent au quotidien, de voir de mes propres yeux les pieds crottés et déformés de cette femme qui n’a jamais possédé une paire de chaussures, le visage de ce jeune garçon souffrant d’une douleur chronique alors qu’il n’avait ni bras ni jambes, et les yeux de ce garçon de neuf ans qui avait une cataracte, je ne pouvais pas être bien préparée. Malgré ces tristes souvenirs, il y a aussi ceux de l’espoir matérialisés par toutes ces personnes dont le regard souriant au travers de leurs nouvelles lunettes vous transperce d’une reconnaissance infinie. Ces souvenirs, je ne pourrai jamais les oublier– le genre de souvenirs qui attendrissent le cœur. Je n’oublierai jamais les étreintes et les nombreux baisers reçus de ces petites filles portant leurs nouvelles lunettes solaires – leur première paire. Ce qu’IRIS Mundial apporte à ces gens sont des choses que nous tenons pour acquises ; au-delà des lunettes et des chirurgies oculaires, nous offrons à ces gens le don de la vue, et elles ne peuvent être plus reconnaissantes.
Au cours de ce projet, chaque patient reçut une paire de lunettes solaires, une paire de lunettes de prescription lorsque requise, ainsi qu’un étui à lunettes pour protéger leur nouvelle acquisition. Lorsque nécessaire, certains d’entre eux purent se prévaloir d’une consultation médicale et de médicaments nécessaires pour traiter leur problème de santé. Les services médicaux ont aussi été offerts gratuitement pour les consultations préopératoires.
Finalement, trente-cinq chirurgies de cataractes furent aussi effectuées avec succès. Tous ces services ont été rendus possibles grâce à la générosité de nos valeureux bénévoles travaillant main dans la main avec de généreux bénévoles péruviens, dont ceux de l’association Vision sin Fronteras et la Direccion Regional de Salud de Cajamarca.
Au cours d’une période de cinq jours, nous avons examiné plus de 1700 personnes, et ce nombre ne représente pas seulement un chiffre à mes yeux, il s’agit de 1700 hommes et femmes dressés devant moi, et 1700 vies qui furent touchées par notre présence. À Cajamarca, j’ai rapidement été saisie par cette magie qu’apportent les missions IRIS Mundial – cette magie dont Jean-Pierre m’avait si souvent parlé alors que je n’étais qu’une petite fille – et par la reconnaissance des gens de Cajamarca envers nos bénévoles, même si en réalité, ce sont eux
qui ont marché de longues heures et qui sont restés debout dans de longues files sans se plaindre. Je ne pus qu’être émue par ces courts, mais ô combien puissants moments de reconnaissance – souvent un simple regard – un regard chargé d’expression disant : «Gracias Señora». Ces moments vous vont droit au cœur, et imperceptiblement, changent votre perception de la vie.
Le 15 mai 2009 – une autre date mémorable. Ce jour-là, je me souviens d’être assise bien droite dans mon siège d’avion, remplie d’émotions, de gratitude et immensément satisfaite du travail accompli, saluant le Pérou en lui disant non pas «adieu» mais bien «à la prochaine».