Voici Andrée Coulombe, infirmière et bénévole IRIS Mundial. Andrée a participé à 9 missions avec IRIS Mundial, dont la première remonte à 2004. Les bénévoles diront d’elle qu’elle est une personne déterminée, efficace et professionnelle. Étant comme chez elle au Pérou, Andrée est toujours prête à mettre les choses en perspective afin d’établir des ponts culturels avec les bénévoles. Marie-Claude Cossette, une bénévole IRIS Mundial et amie de longue date d’Andrée, nous disait à quel point cette dernière est d’un calme exemplaire, même en présence d’une tarentule dans leur chambre en Amazonie ! Les infirmières spécialisées en salle opératoire pour les chirurgies oculaires, tout comme Andrée, sont des denrées rares et sont essentielles lors d’un projet ponctuel où il y a un volet chirurgical. Avec plus de 62 années de carrière derrière elle, Andrée est la doyenne d’IRIS Mundial, et assurément la plus expérimentée !

Voici un touchant témoignage de sa part à l’occasion des 20 ans d’IRIS Mundial :

« À l’automne 2004, IRIS Mundial préparait une mission ophtalmologique à Iquitos en Amazonie péruvienne. Par l’entremise d’un ami, j’ai rencontré Jean-Pierre Tchang, l’âme du projet, et ce fut le début d’une aventure merveilleuse qui dure depuis ce temps.

En compagnie d’une équipe dynamique, différente à chaque mission, j’ai parcouru le Pérou 5 fois, le Mexique, Haïti et finalement l’Afrique deux fois, au Bénin et au Sénégal. La fébrilité d’avant le départ a toujours fait place, au retour, à une satisfaction du devoir accompli. Pourquoi m’engager dans un tel projet me demanderez-vous ? La réponse est bien simple : je sais que le besoin d’aider les autres est inscrit dans mon ADN. Au tout début de ma carrière d’infirmière, j’ai travaillé durant deux années dans un dispensaire en Amazonie. Alors, quand je suis partie en mission ponctuelle à Iquitos avec IRIS Mundial, je renouais avec mon passé.

Durant cinq jours, nous avons opéré une cinquantaine de patients, dont une fratrie (deux adolescents et une petite fille de 7 ans), tous atteints de cataractes. Redonner la vue à des personnes âgées réjouissait bien évidemment toute l’équipe, mais de permettre à des jeunes de voir pour la première fois nous a laissé sans voix. Ils auront enfin une vie normale, seront libres, pourront aller à l’école et ainsi espérer un meilleur avenir. En soignant ces enfants sans ressources qu’aucun docteur n’avait voulu opérer, j’ai pensé à mes propres filles qui bénéficient d’attention à la moindre alerte. Ces situations nous permettent d’avoir une nouvelle perspective, et elles se répètent à chaque mission.

La barrière de la langue peut parfois alourdir le processus en salle d’opération. Par exemple, dans un village africain où il y a 52 dialectes, même avec un interprète local, il faut déployer plusieurs astuces pour assurer l’asepsie et la sécurité du patient. Je crois que la bienveillance et le calme restent les atouts majeurs dans notre communication. C’est tellement plus facile et réconfortant quand la barrière n’existe pas, mais jamais cela ne serait un obstacle à l’organisation d’une mission.

Les diverses missions d’IRIS Mundial auxquelles j’ai participé resteront à jamais des souvenirs inoubliables et je sais que grâce à nos efforts, il y a une parcelle de nous dans plusieurs villages où des aveugles peuvent encore voir le soleil. »