Retour de nos volontaires Québec sans Frontières (VQSF)

Du 2 au 23 janvier dernier, les Dres Annabelle Messier et Véronique Small, optométristes et résidentes de 2e cycle en optométrie communautaire, se sont rendues au Sénégal afin de poursuivre la formation en soins oculaires primaires des employé.e.s du programme de prévention et de lutte contre la cécité (PPLC) de Saint-Louis, financé par le Nouveau Québec sans Frontières (NQSF) du Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec (MRIF).

MISE EN CONTEXTE

Dans le cadre d’un financement du MRIF, les volontaires Québec sans frontières (VQSF) s’impliquent dans des projets concrets qui s’inscrivent dans une démarche de solidarité internationale en appui à des initiatives locales. Nos deux VQSF optométristes ont eu l’opportunité de partager une expérience avec notre partenaire l’Association St-Louisienne pour la Vue au Sénégal. Il s’agissait de la première mission de bénévoles d’IRIS Mundial depuis l’avènement de la pandémie en 2020, inaugurant ainsi la reprise officielle des déplacements à l’international. En effet, les employé.e.s du PPLC Saint-Louis ont bénéficié de support durant les 3 dernières années, mais uniquement à distance, alors que les deux missions précédentes remontent à février 2020 pour de l’appui en gestion et novembre 2019 pour de l’appui technique en optométrie et en optique. La venue des deux optométristes était donc attendue et bienvenue ! Considérant qu’aucun optométriste d’IRIS Mundial ne s’y était rendu depuis 2019, elles ont eu à s’ajuster et réorienter un peu leurs objectifs pour mieux s’adapter à la réalité constatée une fois sur place… et elles y sont parvenues avec brio !

OBJECTIFS DE LA MISSION

Tel que mentionné dans l’article sur la préparation du séjour des résidentes, la mission au PPLC St-Louis s’inscrivait dans leur cursus académique en tant que stage crédité et comportait plusieurs objectifs. Ces dernières avaient principalement pour mandat d’assurer le coaching et la formation continue des infirmières du programme, en plus de leur offrir conseils et appui dans leur travail quotidien. Elles devaient également réaliser une évaluation clinique et un suivi technique du programme afin d’émettre des recommandations pour optimiser la gestion et l’efficacité du centre. Puis, finalement, dans une optique de continuité et de passation pour les prochains formateurs, Dres Messier et Small ont fait des propositions quant aux prochains enseignements à offrir à l’équipe, que ce soit pour les formations à distance ou pour les futures missions. 

TRAVAIL EFFECTUÉ SUR PLACE

En arrivant sur place, les deux bénévoles ont eu la chance de s’acclimater et rester quelques jours en mode observation avec l’équipe pour se familiariser aux procédures en place dans la clinique en contexte sénégalais. Dre Messier nous racontait d’ailleurs à son retour : « J’ai apprécié le fait que ce soit une mission de trois semaines. Nous avons pu prendre le temps de bien comprendre le fonctionnement, de connaitre les gens et de gagner leur confiance. C’était plus facile par la suite de jouer notre rôle de formatrices et de pouvoir faire des suggestions. »

Elles ont également eu la chance d’offrir une formation pratique aux infirmières sur quelques instruments moins souvent utilisés et mettre à jour certains outils pour les adapter davantage à leur réalité. Annabelle et Véronique ont parfois eu à faire preuve d’imagination pour aider à optimiser le travail des employé.e.s dans leur quotidien : un bon exemple est les tableaux de référence qui ont été collés dans le couvercle de la caisse de lentilles d’essai, afin que les infirmières puissent les avoir constamment sous la main ! « J’ai apprécié le fait que nous ayons été deux à participer au stage, car nous pouvions toujours compter l’une sur l’autre, apporter d’autres perspectives et réfléchir ensemble sur les enjeux… ça a été très utile et profitable ! » nous témoignait Dre Small. 

APPUI EN CLINIQUES MOBILES

L’un des objectifs des programmes permanents d’IRIS Mundial et de ses partenaires est de faciliter l’accès des soins. Dès lors, l’une des composantes importantes est d’aller à la rencontre des gens au travers de cliniques mobiles, que ce soit dans des communautés reculées, ou encore dans des écoles environnantes. Ainsi, durant leur séjour, les Dres Messier et Small ont accompagné l’équipe lors d’une clinique mobile dans le village de Rao, à 30km de Saint-Louis, où plus de 100 patients les attendaient pour obtenir des soins oculaires primaires. Elles nous mentionnaient que, lors de ces journées, la demande est très forte et les inscriptions surpassent la capacité de l’équipe. Elles ont également participé à deux cliniques mobiles dans des écoles de Saint-Louis où, sur environ 100 élèves dépistés, plus de 50% ont été référés au centre puisqu’on leur suspectait des troubles visuels ! Ces trois cliniques mobiles ont permis à elles seules de confirmer les besoins présents et la pertinence du programme !

LA TERANGA SÉNÉGALAISE

Dérivé du wolof, la langue sénégalaise, ce terme ‘teranga’ est beaucoup plus un concept, un mode de vie qu’un simple mot. Il traduit les valeurs d’hospitalité, de solidarité et de partage si chères aux Sénégalais. Tel qu’elles nous le témoignaient, nos deux volontaires ont été aux premières loges de cette ‘teranga’ tout au long de leur séjour. Le personnel du centre leur apportait toujours des gâteries et elles ont été invitées à plusieurs reprises à partager un repas, notamment le thiéboudienne (spécialité locale composée de riz, poisson et légumes). Ce furent chaque fois de beaux moments d’échange et de partage d’expériences. 

Bref, les deux résidentes nous ont mentionné avoir trouvé leur expérience parsemée de défis stimulants et très enrichissante. Elles nous ont également affirmé avoir rencontré une équipe complémentaire qui a énormément de potentiel, dans un projet prometteur qui en comporte tout autant ! Après trois semaines en terre sénégalaise, elles ont repris l’avion bien satisfaites du mandat qu’elles ont accompli et des rencontres mémorables qu’elles ont effectuées.