Voici Dr Jacque Samson, ophtalmologiste et bénévole IRIS Mundial. Ce dernier a participé à plus de 9 missions d’IRIS Mundial au niveau du volet chirurgical, dont la première en 2004 à Natitingou au Bénin. Dr Samson est une personne calme et bien organisée qui est toujours prête à aider en partageant son expertise, selon les dires des bénévoles en mission avec lui! Lorsque nous lui avons demandé s’il souhaitait témoigner de son expérience avec nous, en tant que bénévole clé ayant marqué l’existence d’IRIS Mundial, voici ce qu’il nous a répondu :

– Qu’est-ce qui vous a motivé à vous impliquer pour aider les plus démunis ?

« Je pense que la première chose qui nous pousse à partir en mission, c’est d’abord d’apprécier tout ce que la vie nous donne et nous apporte. Une fois qu’on a bien réalisé tout ça, je pense qu’il devient naturel de vouloir partager toute cette abondance que la vie nous offre. Pour ma part, mon implication en coopération internationale a commencé avec une sœur, Mme Evelyne Tremblay de la Charité de St-Louis, qui est venue frapper à ma porte pour l’aider à acheter des Lasers et me demander d’aller montrer leur utilisation à des ophtalmologistes en Haïti. Comme j’ai souvent dit, si on accepte la première mission, on est fait, car peu après notre retour, on commence déjà à penser à la prochaine. »

– Qu’est-ce que les missions vous ont apportées ?

« Je pense que la première chose que les missions m’ont apporté, c’est d’apprécier d’être venu au monde dans un pays où je n’ai manqué de rien. La deuxième est le respect des gens différents et des façons de penser différentes.  Ensuite, c’est l’immense privilège de connaître les gens extraordinaires avec qui je partais en mission.

Mon rôle a changé avec le temps. Lors des premières missions, je trouvais ça merveilleux de redonner la vue à plusieurs personnes. J’ai ensuite réalisé que d’exercer ma profession dans les pays en développement avait moins d’impact : ce qui était important, c’était de contribuer à la formation les professionnels sur place pour qu’ils puissent continuer le travail après notre départ. Ils avaient également besoin de notre aide pour acquérir le matériel qu’il leur faut pour travailler. C’est la raison pour laquelle les dernières missions auxquelles j’ai a participé avaient pour but d’offrir de la formation auprès de professionnels locaux de la vision. »

– Pouvez-vous relater un moment marquant de mission ?

« Les moments marquants ont été nombreux, en voici quelques-uns : 

    • La fois où j’ai opéré un jeune homme de 18 ans qui était aveugle, en raison de cataractes depuis quelques années. Son frère a pris 2 jours de congé pour aller le chercher dans son village au cœur des montagnes et nous l’amener. Il faut préciser que le jeune homme n’avait jamais pu voir les enfants de son frère. Le samedi matin, avant notre départ, lorsque nous avons enlevé les pansements de ses yeux, il s’est mis à pleurer de joie en voyant ses neveux et nièces pour la première fois.
    • Au Bénin, j’ai eu la chance de partager le bloc opératoire avec d’autres ophtalmologistes d’origine chinoise, haïtienne et béninoise. En mission, on nous dit qu’il faut être prêt à toute éventualité, alors quand le seul microscope opératoire disponible qu’on peut utiliser n’a pas de lumière, on use d’inventivité : les lampes de poche deviennent ainsi très utiles!
    • Une fois au Pérou, nous sommes arrivés au bloc opératoire sans nos instruments, puisqu’ils sont restés bloqués aux douanes malheureusement. Nous avons donc dû en fabriquer avec ce que nous pouvions trouver sur place. Les plans A deviennent ainsi les plans B, C, D ou même E ! »

– Quelle est la mission à laquelle vous pensez en premier lorsque vous pensez à IRIS Mundial, et pourquoi ?

« Il n’y a aucune mission qui tranche sur les autres. Chaque fois que je pense aux missions, c’est le visage des gens merveilleux avec qui je les ai réalisées qui me revient, et aussi les sourires des gens qui recouvraient la vue.

Un énorme MERCI à mon ami Jean-Pierre qui nous a permis de donner le meilleur de nous-mêmes et de vivre toutes ces belles expériences. »